Le numérique au service du lien social

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La ligne de temps

Territoire

Paris 20e / Paris 3e

Complices

Marie, Samya, Antonin

Référent•es

Le Passe Numérique CNAM (Christelle)

MAS Raoul Mossé (Marie, Samya)

Fichier téléchargeable

Patience… !

La ligne de temps

Apprentis :

Tes

Guillaume

Boubakar

Associés :

Caroline, Daniel, Sambou

La ligne de temps

Première rencontre :

La première rencontre entre les apprentis et les associé.es s’est déroulée à la MAS Raoul Mossé. Ce moment a été l’occasion pour tout le monde d’échanger et d’apprendre à se connaître, ainsi que pour les apprentis de découvrir le lieu où les associés passent leurs journées.

Autour d’une table, apprentis et associé.es ont appris les prénoms de chacun, ont parlé de qui ils sont, ce qu’ils aiment, leur origines, etc.

Cette première rencontre a aussi été l’occasion de se rendre compte de certaines difficultés qu’il pourrait y avoir au niveau des échanges. En effet, certains des associé.es peuvent vivre comme stressant et porteur d’angoisse un moment assez « formel » de rencontre autour d’une table. Ainsi, si Daniel a pu rester tout au long de la discussion, Caroline a parfois préféré sortir prendre l’air pour revenir ensuite plus apaisée. Sambou a pris part à ce moment en se contentant de venir de temps en tant dans la pièce jeter un œil à ce qu’il s’y passait. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’a pas participé à ce moment d’échange, bien au contraire! C’est sa manière à lui de commencer à établir une relation. Et la suite l’a bien prouvé puisque dans les moments suivants, il est resté tout au long des moments de réflexions sur les projets et a, feutre en main, activement participé aux dessins des maquettes!

La ligne de temps

Problématique :

Les échanges entre apprentis et associés ont assez vite convergé vers deux idées de projets. Mais après discussion, et en prenant en compte le temps resserré à disposition pour mener les projets, il a été décidé de se concentrer sur un seul projet, ce qui permettrait d’y consacrer le maximum de temps possible et de pouvoir mener un projet qui dans les faits semble demander beaucoup de réflexion et de travail !

Bon bon bon, mais alors quel est ce projet?

A la MAS Raoul Mossé, beaucoup de personnes accueillies ont des difficultés à appréhender le temps. De façon générale, cette problématique est très présente dans les lieux d’accueil et de vie de personnes en situation de handicap. Déjà deux projets E-Fabrik’ de la première édition on eu à se pencher sur sur genre de problématique (cf L’horloge 24 heures, et L’éventail du temps).

L’idée du projet est de créer un objet permettant aux associé.es de mieux saisir l’avancée du temps. L’énoncé du besoin est donc relativement concis, mais une telle liberté ne facilite en rien les choses!

Premières réflexions et analyse des contraintes :

Avec l’aide des associé.es et de Marie et Samya de la MAS, les apprentis ont pu préciser les objectifs de l’objet à inventer. C’est naturellement par une définition des objectifs et des besoins auxquels répondre qu’ils ont donc entamé leur réflexion.

Les objectifs et besoins:

  • Symboliser le temps qui passe sur la durée de la journée (de 9h à 16h)
  • Rassurer les personnes en donnant des repères sur les temps de vie à la MAS
  • Rendre concret et compréhensible les changements d’activités
  • Identifier les différents temps à représenter sur l’objet.
  • Pour Daniel, ayant de problèmes de vue, des pictogrammes dessinés ou imprimés ne suffiront pas. Il faudra donc avoir un moyen de donner les informations sous forme lumineuse.

Au boulot !

Les besoins étant assez clairement définis, il a alors été temps de se pencher sur du concret!

La forme

Un des sujets les plus importants à aborder a été celui de la forme de l’objet. Plusieurs propositions ont été faites et explorées :

  • Un carré (Caroline proposait quelque chose ressemblant à un réveil)
  • Une portion de cercle (correspondant à l’idée classique d’une horloge)
  • Un long rectangle horizontal, pour faire figurer le temps sous forme de ligne, ou frise de temps

Pour voir les dessins des différentes propositions, jetez un coup d’œil en haut de l’image à droite.

La ligne de temps

Décision est alors prise de choisir la frise. Ceci notamment car en demandant à Rachida, une éducatrice de la MAS, les apprentis ont confirmation que la méthode de lecture verticale ou horizontale et beaucoup plus adaptée aux associé.es que la forme classique d’une horloge.

Les dimensions

La frise fera deux mètres de long sur 40 centimètres de haut et sera destinée à être accrochée sur un mur de la MAS.

Le passage du temps

Pour le passage du temps, il est imaginé une bande de LEDs courant tout le long du bord haut de la frise. Au début de la journée, toutes les LEDs seraient allumées puis s’éteindraient au fur et à mesure de la journée, donnant ainsi à voir le temps qui avance.

La ligne de temps

Les moments de la journée

Les apprentis et les associé.es, aidés des aducateurs de la MAS, retracent le fil d’une journée type à la MAS. Ceci leur permet d’identifier les temps caractéristiques d’une journée, et donc de choisir ceux à faire figurer sur la frise. Un choix important est fait : garder l’objet le plus simple possible pour ne pas complexifier sa lecture. Par exemples, les temps d’activités ne sont pas déclinés suivant l’activité du jour : seul figure le fait que ce temps est un temps d’activité. Au final, 4 types de moments sont identifiés (visibles sur la photographie plus haut):

  • Les temps de groupe
  • Les temps d’activités
  • Le repas
  • Le temps calme

 

Les pictogrammes

A chacun des ces temps correspondra un pictogramme. Ces pictogrammes seront ceux déjà utilisés à la MAS, puisqu’ils sont déjà bien intégrés par les associé.es (et sont issus de la recherche et de l’expérience de structures comme la MAS!). S’ajouteront à ces temps deux pictogrammes, aux deux bouts de la frise, représentant la maison (pour figurer « l’avant » et « l’après » de la journée à la MAS, lorsque les associé.es sont encore chez eux puis rentrent chez eux). Et rappelons-nous qu’il faut que les pictogrammes soient lumineux pour Daniel!!

L’illumination des pictogrammes (oui oui, on dirait presque un titre de mauvais film)

Après de nombreuses propositions, et avec l’aide d’Antoine du fablab, l’option choisie est celle de creuser les pictogrammes dans une planche de bois et de les illuminer par en-dessous (comme dans un autre projet E-Fabrik’, le Tableau d’appel).

Pour synthétiser toutes ces réflexions, apprentis et associé.es se lancent dans la réalisation d’une maquette presque grandeur nature (1 mètre cinquante de long), sous forme de dessin.

Quelques remarques en vrac et points de vigilance à ce stade du projet :

  • Dans l’idéal, la frise du temps pourrait fonctionner suivant deux modes. En mode automatique, les pictos s’illumineraient lorsque les LEDs de défilement du temps arriveraient dans la zone du pictogramme. En mode manuel, le ruban de LEDs pour le défilement du temps fonctionnerait de la même façon qu’en automatique, mais ce serait par contre aux associé.es de venir appuyer sur un bouton dans la zone du temps de la journée « en cours » pour illuminer le pictogramme correspondant. Ceci aurait un fort intérêt pédagogique
  • Un travail conséquent de programmation va être nécessaire pour gérer l’allumage du ruban de LEDs mais aussi des lumières qui illumineront les pictogrammes par en-dessous. D’autant plus si les apprentis veulent se lancer dans la conception des deux modes de fonctionnement.
  • La frise étant vraiment longue, il ne faut pas sous-estimer le temps de travail sur les panneaux de bois!
  • Les apprentis vont avoir la chance de pouvoir mettre à profit leurs compétences personnelles, mais aussi de se former à beaucoup de techniques différentes puisqu’il leur faudra à la fois prendre en main un logiciel de dessin vectoriel, s’initier à la programmation avec arduino, manier des outils, et peut-être modéliser en 3D.

Une belle aventure en perspective! Affaire à suivre!

La ligne de temps

Les opérations ont repris!

Pour cela, du matériel a été acheté :

  • 4 planches de medium de 3mm d’épaisseur et de 60 x 120 mm.
  • 3 tasseaux de bois de deux mètre de long
  • Du matériel d’électronique (on y reviendra plus tard!)

Samedi, les apprentis sont allés au fablab pour commencer à prendre en main le logiciel de dessin vectoriel Inkscape.

L’objectif? Commencer à utiliser le logiciel pour être capable d’importer et de modifier les fichiers numériques des pictogrammes.

En effet, les éducatrices de la MAS ont envoyé les 5 pictogrammes différents qui figureront sur la ligne du temps (un qui représente la maison, donc les temps où les associé.es sont chez eux.elles, et quatre pour les temps identifiés durant la phase de réflexion).

Pour illuminer les pictogrammes, le choix est fait de percer à la Dremel une multitude de trous le long des lignes des dessins des pictogrammes. Tes et Guillaume s’attachent donc à modifier les pictogrammes sur le logiciel en ajoutant des cercles rouges qui seront des guides pour les emplacements où faire les trous.

Lundi après-midi, lors de la venue des associés, les apprentis profitent de la venue  de Daniel, Caroline et Sambou pour leur présenter l’avancement et les choix qui ont été faits. Une maquette en carton trouée pour laisser passer la lumière permet de confirmer que cette méthode semble bien convenir pour l’illumination des pictogrammes. Le choix de la méthode est donc validé!

A partir de là, plusieurs choses sont à faire

  • Finir de préparer tous les fichiers des pictogrammes
  • Découper chacun des 10 panneaux (de 20 cm de large et 40 de hauteur) qui représenteront chacun une tranche de temps et qui seront mis côte-à-côte pour faire la ligne de deux mètres de long
  • Coller aux scotch les fichiers modifiés des pictogrammes sur chacun des panneaux
  • Trouer les planches de bois en suivant les guides (cercles sur les pictogrammes).

Les apprentis profitent de la présence des associé.es pour tenter de mener de bout en bout la réalisation d’un des panneaux : modification du fichier / découpe du panneau / Perçage du panneau.

Malheureusement, la tracé pour réaliser la découpe est assez long car il faut essayer d’être le plus précis possible, et les associé.es doivent partir avant la fin.

Mais il reste encore du temps aux apprentis qui durant l’après-midi réussissent à terminer la découpe de tous les panneaux et la modification sur Inkscape de tous les fichiers.

Un aperçu du rendu d’un pictogramme illuminé :

Les travaux avancent :

 

Et avancent encore…

Une photo des résultats :

Et l’électronique dans tout ça?!

Le côté bois étant quasiment terminé, les apprentis ont l’occasion grâce à Victor et Antonin de découvrir le monde d’Arduino (aussi en utilisant Scratch, un logiciel de programmation par blocs, donc sans vraiment passer par du code).

Tout cela pourquoi? Parce qu’il va falloir s’attaquer au contrôle de cet étrange serpent ci-dessous :

Ce serpent est un ruban de leds. C’est ce ruban de leds qui permettra de matérialiser le passage du temps avec les leds qui s’éteignent au fur de la journée, en haut de la ligne de temps.

Pour être plus précis, deux de ces rubans, d’un mètre chacun, attachés entre eux par une extrémité permettront de couvrir les deux mètres le la ligne de temps.

Aidés de Victor, les apprentis apprennent à contrôler ces rubans à l’aide de la carte arduino.

Une difficulté conséquente surgit : l’alimentation en électricité de ces rubans de leds. En effet, le courant électrique nécessaire pour allumer simultanément une soixantaine de leds est loin d’être négligeable, et ce courant ne peut pas être fourni directement par la carte Arduino (qui grillerait si l’on essayait). Il faut donc trouver une alimentation externe qui se branchera directement sur le secteur et pourra fournir la puissance nécessaire pour allumer les nombreuses leds.

Après quelques calculs et réflexions chez un vendeur de composants électroniques, Victor revient avec sa trouvaille (oui oui, c’est cette boîte grise) :

Et pour l’illumination des pictogrammes?

Eh bien après un test de Victor et des apprentis, il s’avère que l’idée initiale, à savoir d’illuminer les pictogrammes par derrière avec quelques leds ne suffit pas à éclairer correctement les pictogrammes.

Changement de cap, donc! Les pictogrammes seront plutôt illuminés par une ampoule derrière chaque picto. Ceci implique d’utiliser des « relais » qui sont des composant électroniques permettant d’allumer ou non l’ampoule suivant l’ordre donné par l’Arduino.